Publication par l’ENISA d’un rapport sur les bonnes pratiques de cybersécurité pour les systèmes portuaires.

Le 26 novembre 2019, l’ENISA (l’agence européenne de sécurité informatique) a publié un rapport appelé “Port Cybersecurity – Good practices for cybersecurity in the maritime sector“.

Contexte

Comme le reste du monde maritime, les ports se numérisent à vitesse grand v et accélèrent leur transformation en smart port. Objectifs : être plus performants, d’un point de vue logistique, sécurité, financier… Les nouveaux concepts (plus ou moins réalistes) et enjeux pour les ports regroupent notamment l’IoT, la blockchain (pour les aspects logistiques), le big data, l’infonuage, l’automatisation, l’IA (bingo), la 5G, augmentant d’autant leur exposition potentielle.

Mais, en parallèle, les incidents visant les ports se multiplient. En effet, au niveau mondial, les ports voient transiter une quantité astronomique de biens essentiels au fonctionnement de l’économie. Les montants financiers correspondants sont donc, eux aussi, gigantesques (cf la récente étude de la Lloyds sur le sujet). D’où un intérêt réel pour des attaquants potentiels. Cependant, au-delà des attaques visées, il ne faut pas minimiser le fait que la cyber-criminalité vise large : sans forcément viser un port, ou un hôpital, ceux-çi peuvent malgré tout être impactés par une cyber-attaque “mondiale” (cf le “cas” Maersk).

Contenu du rapport

Le rapport d’une soixantaine de pages liste un ensemble de mesures de sécurité que les autorités et opérateurs portuaires peuvent adopter pour améliorer leur niveau de cybersécurité. Le rapport peut notamment aider à :

  • Définir une politique organisationnelle claire en termes de cybersécurité portuaire, intégrant l’ensemble des entités intervenant dans les opérations portuaires.
  • Mettre en œuvre les mesures techniques de cybersécurité de base (cloisonnement réseau, gestion des mises à jour, renforcement de la sécurité des mots de passe et des droits…
  • Intégrer la cybersécurité dès la conception des applications et réseaux portuaires.
  • Améliorer les capacités de détection et de réponse au niveau portuaire pour réagir dès que possible à une cyberattaque avait qu’elle impacte les opérations, la sécurité ou la sûreté portuaire.

Les objectifs du rapport

Le rapport a été écrit en collaboration avec plusieurs ports européens, notamment HAROPA Ports, les ports de Valence, Trieste, Dublin, Anvers, Saint Nazaire, Tallin, Le Pirée, Brème, Rotterdam et Amsterdam.

Les bonnes pratiques indiquées dans le rapport doivent permettre essentiellement :

  • d’identifier les principaux services et infrastructures des ports (transport des cargaisons, des passagers, des véhicules, activités de pêche) et établir une cartographie des principaux acteurs de l’écosystème portuaire afin d’établir une vue d’ensemble des biens ;
  • établir un modèle de haut niveau définissant les systèmes portuaires et les flux de données entre eux et vers les autres systèmes ;
  • lister les principaux enjeux de cybersécurité auxquels les acteurs sont confrontés aujourd’hui et demain pour identifier les différentes menaces et leurs impacts potentiels ;
  • décrire les scénarios d’attaque que l’écosystème des ports pourrait rencontrer, en s’appuyant notamment sur les cyberattaques ayant déjà touché le secteur ;
  • fournir une liste de mesures de sécurité pour souligner les meilleures pratiques et améliorer la maturité des écosystèmes portuaires en matière de cybersécurité.

Source : communiqué de presse de l’ENISA et travail personnel

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