Publication du rapport annuel d’Armateurs de France

Le rapport annuel de l’organisation professionnelle Armateurs de France vient de paraître. Cette organisation joue notamment le rôle de porte-parole des acteurs du transport et des services maritimes français.

Ce rapport évoque à plusieurs reprises le sujet de la cybersécurité maritime. En voici les principaux points :

  1. Page 17, un encart intéressant sur le partenariat stratégique signé entre le groupe Bourbon et le Bureau Veritas concernant l’automatisation des navires du groupe. Frédéric Moulin, vice-président Innovation & Standards opérationnels chez Bourbon précise que « dans les services maritimes, les technologies connectées sont sources de réduction des coûts d’exploitation tout en maintenant les standards de qualité et de sécurité les plus élevés ». Dans ce contexte, la cybersécurité est bien entendu une menace particulière à prendre en compte. BV a fait appel à une filiale d’Airbus pour identifier et réduire les risques cyber, notamment ceux liés à la communication entre les navires et les infrastructures à terre. On rappelle que Bureau Veritas propose une certification cybersécurité des navires
  2. Page 25, le rapport ouvre un chapitre particulier sur la cybersécurité. Après avoir rappelé la numérisation croissante du secteur, le rapport rappelle le caractère indispensable de la mise en œuvre de mesures de cybersécurité. Armateurs de France rappelle ensuite sa participation, au sein du Comité France Maritime, aux travaux codirigés par le Secrétariat Général de la Mer (SGMER). Le rapport rappelle la création du Conseil Cybersécurité du Monde Maritime (C2M2), qui aura pour mission la sécurisation du domaine maritime, l’identification des projets industriels, l’accompagnement des mesures de prévention, de formation et de cyber-résilience. Par ailleurs, le rapport souligne également la création, annoncée lors du CIMER et déjà analysée sur ce site, d’un centre national de coordination de la cybersécurité pour le maritime, dont les missions n’ont, à notre connaissance, pas été publiquement annoncées.
  3. Enfin, page 38, le rapport donne la parole à Thibaut Marrel, spécialiste en cyber-sécurité à l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information (ANSSI), sur l’application de la directive européenne NIS (Network & Information Security) au secteur maritime français. Les sociétés de transport de passagers et de fret, dont les principales seront concernées par l’application de cette directive en raison de leur statut d’Opérateur de Service Essentiel (OSE). Thibaut Marrel rappelle que ces compagnies auront l’obligation de recenser et de déclarer à l’ANSSI leurs systèmes d’information les critiques, d’y appliquer des règles de cyber-sécurité et de déclarer les incidents après de l’agence. Ainsi, T. Marrel rappelle que 23 règles de sécurité devront ainsi être appliquées dans un délai allant de trois mois à trois ans. Ces mesures, bonnes pratiques d’hygiène informatique, mais aussi techniques et organisationnelles, sont détaillées dans l’arrêté relatif à la cyber-sécurité applicable aux OSE. Les navires sont (hélas) explicitement exclus du périmètre d’application de la directive, alors que leur cyber-sécurité est pourtant essentielle, comme rappelé à plusieurs reprises sur ce site.

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